S’approprier son quartier et son cadre de vie avec les centres sociaux et socioculturels parisiens

S’approprier son quartier et son cadre de vie avec les centres sociaux et socioculturels parisiens

Quotidiennement en contact avec les habitants, les centres sociaux sont des interlocuteurs de proximité référents pour les résidents parisiens. De plus en plus, leurs témoignages montrent une grande difficulté à suivre les mutations de la ville. Pris entre la gentrification*, les rénovations de quartier et la création de logements, les habitants peinent à s’acclimater aux changements de leur environnement. En particulier les plus précaires, qui ne se sentent pas légitimes pour participer à une concertation. 

Cinq centres de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de Paris – Montorgueil, Gare de l’Est, Buisson Sainte-Marthe, Grenelle et Belleville-Amandiers – ont décidé de mener une expérimentation simultanée de 24 mois, visant à soutenir le pouvoir d’agir des habitants sur leur cadre de vie, par des actions spécifiques sur le terrain.

Donner un cadre citoyen à l’aménagement urbain 

Les centres sociaux pilotes vont ainsi mettre en place cinq projets, avec et pour les habitants, dans leurs arrondissements : l’accompagnement d’un collectif d’habitants contre le mal-logement, la création d’un espace citoyen co-géré par les habitants, l’instauration d’un conseil de maison dans le centre social Grenelle, la création d’un observatoire des envies de transformation du quartier, et enfin, la création d’un collectif pour aller vers les résidents des nouveaux logements sociaux de la Samaritaine.

Début 2024, les cinq structures se réuniront lors d’un séminaire pour déterminer un socle commun, une méthodologie ainsi que les modalités d’action de chaque centre selon les spécificités de son territoire. Une formation initiale et continue des équipes sera assurée par des intervenants extérieurs. 

Dès le mois de mars 2024, les cinq expérimentations débuteront en même temps, et suivront mutuellement leur évolution via un partage trimestriel des données. Ces échanges, enrichis par le point de vue d’intervenants extérieurs, créeront d’emblée une dynamique autour des pratiques en matière de développement de pouvoir d’agir. 

Au printemps 2025, l’évaluation globale de l’expérimentation sera partagée avec les habitants. Elle sera ensuite formalisée puis diffusée plus largement, afin que d’autres centres sociaux puissent s’emparer de l’ensemble des outils développés et éprouvés – devenant à leur tour des lieux-ressources à même de développer autour d’eux le pouvoir d’agir des habitants.

*Processus par lequel la population d'un quartier populaire fait place à une couche sociale plus aisée.

Ce projet a été sélectionné dans le cadre d'un appel à projets mené en commun avec la délégation Ile-de-France de la Fondation Macif.