Du foyer au quartier : mécanismes de participation des résidents de foyers dans leur cadre de vie

Du foyer au quartier : mécanismes de participation des résidents de foyers dans leur cadre de vie

Bâtis initialement pour accueillir temporairement une main d’œuvre venue travailler dans le bâtiment ou l’automobile, les foyers de travailleurs migrants sont en réalité restés, en grande majorité, le seul ancrage résidentiel de leurs occupants. Au fil du temps, les travailleurs en transit sont devenus résidents permanents de logements en marge de villes industrielles, conçus pour un usage spécifique. 

Depuis 1997, la majorité des foyers de travailleurs migrants ont été réhabilités progressivement en résidences sociales. Malgré cette transformation, la perte de lien social a perduré, tout comme les difficultés d’accès aux droits et aux ressources du territoire. 

C’est pourquoi le GRDR mène une recherche-action à Montreuil, ville emblématique en la matière car possédant plus de 15 foyers réhabilités sur son territoire. Et plus particulièrement au sein de la résidence Lenain de Tillemont : ancien foyer situé dans le quartier prioritaire Bel Air-Grands Pêchers, ses 328 logements accueillent en grande majorité des hommes immigrés de plus de 50 ans, originaires d’Afrique de l’Ouest, installés depuis plus de dix ans. Isolés, fragilisés par la perspective de la retraite, ils vivent dans une grande vulnérabilité sociale, physique et psychologique.

Agir ensemble pour le désenclavement social et culturel 

Côté recherche, le GRDR souhaite modéliser les mécanismes de participation des résidents à la vie collective. Après la réalisation d’un diagnostic social et urbain du quartier Bel Air-Grands Pêchers, via des entretiens biographiques et des focus groupe, le projet prévoit la mise en place d’un comité de pilotage constitué de toutes les parties prenantes locales. Celui-ci déterminera ensuite une méthodologie d’implication des résidents – adossée à l’action de terrain.

Côté action, le projet vise à susciter l’implication active des résidents dans la vie locale, par la création d’espaces d’échanges et de concertation. Un café social se tiendra chaque mois entre octobre 2024 et mai 2025, réunissant les structures actrices du quartier et les résidents autour de problématiques qu’ils auront préalablement soulevées. Son objectif est de valoriser les trajectoires migratoires, l’expérience et les savoirs des résidents et de développer leur représentativité au sein des comités locaux.

Les recommandations et enseignements du rapport de recherche seront présentés lors d’un Forum réunissant l’ensemble des participants. Le livrable final sera diffusé pour essaimer la méthodologie dans d’autres résidences franciliennes.

Ce projet a été sélectionné dans le cadre d'un appel à projets mené en commun avec la délégation Ile-de-France de la Fondation Macif.