-
Porteur de projetWAKE UP CAFÉ
-
ThématiqueLutte contre l’isolement des personnes fragiles
-
LocalisationParis 15e
-
Type de projetRecherche-action
-
Période de soutien2021 - 2022
-
StatutProjet terminé
-
Objectif de développement durable10/Inégalités réduites
La Fabrique de la remobilisation : réinsertion des personnes détenues et sortant de prison pour une société inclusive et apaisée
Le taux important de récidive constaté a une raison majeure : 80% des détenus ne bénéficient d’aucun accompagnement pour préparer leur avenir une fois sortis de prison.
L’association Wake up Café a donc mis au point une « Fabrique de la remobilisation », un parcours complet et individualisé menant à une réinsertion réussie. L’accompagnement prend en compte toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les sortants de prison : logement, démarches administratives, santé, vie en société et bien sûr, emploi. Le programme est dispensé en format « dedans-dehors », c’est-à-dire qu’il peut commencer soit en détention, soit après la sortie de prison. Aucune limite de temps n’est fixée : l’accompagnement est réalisé selon la demande du “wakeur”, quelle que soit la durée de son parcours de réinsertion. Le taux de récidive pour les “wakeurs” est de 7%, soit très inférieur à la moyenne nationale.
En plus de ses locaux dans 7 villes de France, dont Montreuil, Montpellier, Nantes ou Lyon, l’association accueille depuis 2020 les « wakeurs » au Quai Liberté à Paris. Nouveau lieu de 2 000 m2 dédié à la formation et à la réinsertion professionnelle des personnes sortant de prison, il réunit un restaurant solidaire et bistronomique installé sur une péniche, une guinguette ainsi que des espaces événementiels privatifs. Sa mise en œuvre a fait l’objet d’une recherche-action entre 2020 et 2022, qui livre aujourd’hui ses résultats et impacts.
De la détention à la réinsertion durable
Au port de Javel Haut, le Quai Liberté propose en un seul et même endroit aux « wakeurs » de se former en 6 semaines à de nombreux métiers en tension (restauration, numérique, maintenance, manutention, transport, artisanat, service aux personnes et entreprises, environnement), mais aussi d’être accompagné vers l’emploi – soit en pourvoyant un poste à bord de la péniche-restaurant, soit en étant recruté par l’une des 39 entreprises partenaires de Wake Up Café.
Team building solidaire, mentorat, coaching individuel, de nombreuses initiatives sont mises en place et chaque « wakeur » est suivi par un chargé d’emploi. 150 « wakeurs » ont été formés depuis 2020 au Quai Liberté, avec un taux de sortie positive – soit un retour à l’emploi ou à une formation – de 83%. En 2022, 47 « wakeurs » ont été embauchés dont 23 en CDI et 21 en CDD.
L’initiative s’appuie sur la communauté Wake Up Café, auprès de qui trouver entraide, écoute et partage. Le Quai Liberté a été conçu pour changer les regards – ceux de la société envers les anciens détenus, mais aussi celui des anciens détenus sur ce monde du “dehors”.
Parallèlement à l’action de terrain, le cabinet KIMSO a mené une étude d’impact, dont les résultats ont été diffusés en 2022. En regardant de plus près la situation des « wakeurs » quatre mois après le début de leur parcours de réinsertion, l’étude révèle que 66% sont satisfaits de leur situation administrative – une amélioration qu’ils attribuent au travail d’accompagnement à 360 degrés mené par les équipes de l’association. Wake Up Café et sa communauté les ont aidés à persévérer dans les difficultés (68%), à avoir confiance en l’avenir (61%) et à avoir un environnement relationnel positif (58%).
Quant à leur projet professionnel, 93% des « wakeurs » déclarent avoir trouvé chez Wake Up Café l’appui dont ils ont besoin pour avancer. 84% ont un projet clair auquel ils adhèrent et 81% déclarent maîtriser les compétences nécessaires pour le mener à bien.
Le Quai Liberté illustre parfaitement la méthode Wake Up Café pour une société apaisée et inclusive : un accompagnement sans limite de durée, motivant, individualisé, pertinent et complet, animé par la proximité et l’entraide de la communauté des « wakeurs ». De quoi changer durablement – et visiblement – les regards sur la réinsertion des anciens détenus.
Crédit photos : Gilles Arbellot
